Alors que la Commission européenne vient de renouveler l’autorisation du glyphosate pour 10 ans-la France s’est abstenue lors du vote les travaux de Céline Pelosi, chercheuse de l’INRAE d’Avignon, montrent que les effets de l’herbicide sur les vers de terre sont sous estimés. Ceci a un impact sur la fertilité du sol et sur la chaine alimentaire, car de nombreuses espèces dont des oiseaux, s’en nourrissent.

Comment l'agence sanitaire européenne statue-t-elle sur le glyphosate ?

Pourquoi l’agence sanitaire européenne (ANSES) ne prend-t-elle pas en compte les –nombreuses– études scientifiques  sur les effets de ce désherbant ? Il faut savoir qu’il y a deux modes d’évaluation pour les décideurs :

  • Celui pour mesurer un risque à des fins de veille  sanitaire et scientifique.

C’est le rôle du pôle « sciences pour l’expertise » au sein de l’ANSES mais qui n’intègre pas toujours les données les plus récentes.

  • Celui à des fins de décision à partir des demandes d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) ce sont les firmes phytosanitaires qui fournissent les données permettant d’évaluer les risques. C’est le rôle du pôle « produits réglementés » qui suit une procédure plus contrainte.

Or sur ce type de produits et autres biocides, il y a un mélange des genres entre ces deux pôles, celui de l’évaluation s’auto-restreint au profit de celui de la décision.

Cependant, de plus en plus d’AMM sont annulées par les tribunaux pour cause d’évaluation incomplète. La bataille juridique pourra enfin commencer !