Accueillir les oiseaux chez soi

Aménager son jardin

Protéger les oiseaux passe par la conservation des milieux naturels. Quelques aménagements simples peuvent atténuer les dégradations des écosystèmes en accueillant les oiseaux et favoriser leur observation.

Par exemple, au fond du jardin, laissez une bande d’herbes folles. Ainsi se développeront papillons, sauterelles et autres insectes en tout genre qui animeront le jardin et nourriront les nichées.

Le compost, retourné régulièrement, permet à certains oiseaux de trouver des vers de terre et des larves d’insectes.

Un tas de bois peut, lui aussi, héberger des invertébrés.

Il est essentiel de bannir l’usage des pesticides chimiques, néfastes pour tous les êtres vivants, y compris pour nous !

Diversifiez les plantations d’arbres, d’arbustes et de grimpants.

Voici quelques idées de végétation locale qui participe à la biodiversité, ainsi qu’au maintien de la vie des espèces d’oiseaux de notre région. Chaque essence est utilisée pour nicher, se nourrir de ses fruits ou des insectes qui fréquentent les lieux, et même comme matériau, parfois l’ensemble à la fois.

Tout savoir sur les nichoirs

Quelques aménagements simples peuvent atténuer les dégradations des écosystèmes en accueillant les oiseaux et favoriser leur observation. Il faudra d’abord bien observer le lieu et les espèces pour lesquels vous voulez intervenir. Selon si vous êtes dans votre jardin, le bocage ou la ville, différentes possibilités s’offrent à vous…

 Les nichoirs peuvent compenser le manque de cavités, pour les mésanges, la huppe et même les moineaux.

Ils leur permettent également de cohabiter en désignant un emplacement. Pour des chouettes, un grenier est parfait ou encore réserver sur la façade d’une maison une petite place pour les rouges-queues ou les gobemouches.

Ce modèle propice aux oiseaux dits cavernicoles accueille très efficacement de nombreuses espèces en les protégeant des intempéries et des prédateurs. Vous pouvez également protéger le nichoir de l’humidité en le badigeonnant à l’extérieur avec de la cire d’abeille ou de l’huile de lin. Pour le teindre en foncé, vous pouvez utiliser du brou de noix. Ces produits doivent, bien sûr, être naturels !

 Pensez à prendre du bois brut non peint et non traité de 10 à 20 mm ; bien réfléchir où le mettre. Il doit être en place pour plusieurs années ; le toit peut être couvert. Le nichoir doit pouvoir s’ouvrir pour nettoyer le nid une fois par an.

Prendre du plaisir à observer de loin.

  • Evitez de mettre des clous dans les arbres.
  • Le contreplaqué et l’aggloméré, peu résistants dans le temps, sont composés de colles toxiques.
  • Ne pas diriger l’ouverture du nichoir vers le haut ou face aux vents dominants qui apportent la pluie.
  • Evitez de mettre un perchoir devant l’entrée, les visites au nichoir pendant la reproduction et les couleurs vives.

Bien nourrir les oiseaux en hiver

Lorsque l’hiver arrive, les oiseaux ont besoin de plus de nourriture pour conserver leur température et rester en vie. Elle leur apporte l’énergie pour lutter contre le froid.

Or, c’est précisément à cette époque que les aliments font le plus défaut. En effet, larves d’insectes, baies et graines deviennent rares et la neige, le gel rendent encore plus difficile la recherche de nourriture. En outre, les jours étant plus courts, les oiseaux disposent de moins de temps pour se nourrir. Une mésange peut perdre jusqu’à 10% de son poids en une seule nuit glaciale !

A ces difficultés liées à la saison, s’ajoutent les destructions par l’homme, de leurs milieux de vie.

Nous pouvons donc les aider en leur fournissant une nourriture d’appoint. Mais attention : une aide maladroite peut causer du tort aux populations ailées !

La pose de mangeoires est un excellent moyen pour observer les oiseaux en hiver. C’est un projet facile à réaliser, notamment pour les enfants à la maison et dans les écoles.

De plus, ces lieux de nourrissage exercent une attraction extraordinaire sur les oiseaux. Ainsi, ils permettent d’observer de près différentes espèces que l’on ne voit pas en d’autres occasions, les oiseaux étant alors moins farouches par leur besoin en nourriture.

Commencez seulement aux grands froids, pendant les périodes de gel, à la tombée de la neige, ou lors de pluies incessantes.

Arrêtez dès le réchauffement de la terre. Sachez qu’un nourrissage mal géré peut perturber le cycle de vie d’un oiseau, et que ce nourrissage hivernal ne doit pas être systématique quand il n’y a pas pénurie importante d’aliments. Ceci évite de créer des dépendances et permet aux oiseaux de jouer leur rôle dans la chaîne alimentaire.

Si vous avez peu de temps, nourrissez les oiseaux de préférence le matin de bonne heure : ils ont épuisé leurs ressources pendant la nuit et ont besoin de se réchauffer.

Si vous avez plus de temps, nourrissez-les le matin et le soir, avant la tombée de la nuit.

Il ne faut pas interrompre le nourrissage pendant les périodes de grand froid car les oiseaux, ayant l’habitude de se nourrir aux mangeoires, risquent de ne pas avoir assez de réserves avant de trouver une autre source de nourriture.

On peut donner toutes sortes de graines, ainsi que tout corps gras non salé !

  • Saindoux, margarine, gras de jambon.
  • Brisures de riz, tournesol, mélanges de graines avec : millet, blé, orge, avoine, maïs concassés.
  • Cacahuètes en coques, non salées, cerneaux de noix et noisettes.
  • Têtes de chardons secs, baies de sureau et sorbier, poires, pommes.

Vous pouvez fabriquer des blocs de graisse en chauffant doucement du saindoux dans une casserole, puis ajoutez des graines variées et remuez. Entourez le fil de fer autour de la plaquette de bois et recourbez-le au bout. Placez l’ensemble dans le moule (pot de yaourt) et versez-y le mélange. Laissez figer et retirer du moule.

Vous pouvez également vous servir d’une pomme de pin qu’il vous suffit de tremper dans le mélange.

A éviter :

  • Les aliments salés : biscottes salées, beurre salé, cacahuètes salées, pain sec, noix de coco séchée.
  • Les graines de lin en grande quantité car leur enveloppe contient des produits pouvant se transformer en acide cyanhydrique.

Où déposer la nourriture ?

Le mieux est d’installer des mangeoires en hauteur, sur un poteau ou dans un arbre, toujours hors de portée des prédateurs (des chats par exemple) et dans des endroits découverts pour que les oiseaux ne soient pas attaqués par surprise.

Mettez plusieurs mangeoires de types différents, à différents endroits. Vous éviterez ainsi les bagarres qui dénoncent un comportement anormal chez les oiseaux, forcés soudain de vivre trop nombreux sur un territoire trop réduit.

Ne mettez jamais la nourriture en trop grande quantité : les graines s’humidifieraient et seraient impropres à la consommation.

Il est important d’alimenter quotidiennement les mangeoires et de nettoyer souvent les points de nourrissage, pour éviter les risques de contamination et d’épidémie. Pensez donc à disposer les mangeoires dans des lieux faciles d’accès.

Les plus bricoleurs peuvent fabriquer une mangeoire qui pourra être remplie tous les 3-4 jours.

Comme pour toutes les autres mangeoires, il vaut mieux utiliser des planches de pin ou de sapin, l’aggloméré et le contre- plaqué vieillissant mal dans la nature. Il ne faut pas utiliser de peinture ou de vernis, car les odeurs peuvent repousser les oiseaux et ces produits sont toxiques. Pensez à percer quelques petits trous (3 mm) sur le fond afin d’évacuer l’eau de pluie accidentelle. Le rebord d’accès doit être nettoyé régulièrement pour éviter la propagation de maladies.

Les oiseaux ont besoin d’eau pour boire et pour se baigner, afin d’entretenir leur plumage. Vous pouvez disposer de petites soucoupes ou autres récipients peu profonds (3 à 4 cm) dont vous changerez régulièrement l’eau. Veillez à ce que le rebord ne soit pas lisse pour faciliter l’accès des oiseaux.

Un couvercle de poubelle retourné et rempli de quelques pierres, servant de perchoir, pourra également faire office d’abreuvoir. Si vous avez un plan d’eau, laissez-y flotter une surface légère et imperméable (liège par exemple) pour que l’oiseau puisse boire sans se noyer.

Si l’hiver est très rigoureux et que l’eau se fige dans les petits récipients, posez-les sur une brique réfractaire chauffée au préalable.

  • Nourrir uniquement pendant les grands froids ou les pluies incessantes ; disposer de la nourriture matin et soir.
  • Changer l’eau des abreuvoirs régulièrement et nettoyer régulièrement les mangeoires.
  • Tenir les graines à l’abri de l’humidité.
  • Ne pas donner d’aliments salés.
  • Placer les graines et les mangeoires hors de portée des prédateurs.
  • Ne jamais arrêter, en plein froid, un nourrissage commencé : les oiseaux, devenus dépendants, seraient condamnés.

Une fois que tout est installé, et ces règles bien respectées, vous pourrez vous asseoir derrière votre fenêtre et admirer de près ces compagnons gracieux et colorés. Vous pourrez les observer, les photographier.

Vous les reconnaîtrez chacun individuellement ; vous percevrez les différents caractères, les différentes habitudes …

Des moments de bonheur !

On peut remplir un cahier d’observations en notant les différentes espèces, le nombre d’individus présents en fonction de l’heure, du jour, des conditions météorologiques.

Ceci vous permettra de suivre d’année en année les évolutions des populations, les modifications de rythme d’arrivée de certaines espèces, les différentes attitudes, les changements d’espèces, les anecdotes et les passages inattendus.

Vous constituerez ainsi un recueil de connaissances et d’anecdotes qui vous permettront d’intervenir en tant qu’acteur pour la protection de votre environnement

L’observation sur le terrain permet d’étudier le comportement des oiseaux sauvages, de suivre les nichées, d’assister aux migrations. Ainsi, il nous est possible de satisfaire une curiosité naturelle et de jeter un regard différent sur notre environnement.

A noter que l’on ne pourra trouver certaines espèces que dans des habitats bien spécifiques (roselières, étangs et rivières, bois, plaines, etc …).

Comment observer les oiseaux ?

Il ne faut jamais perdre de vue que toutes les espèces sont sensibles au dérangement durant la période de reproduction.


Dans notre région, les sites naturels sont soumis à une forte pression humaine, qu’elle soit, notamment, agricole ou touristique. D’une manière générale, il convient de rester systématiquement attentif au comportement des oiseaux : une position d’alerte (ex : l’oiseau s’immobilise, se tapit, dresse le cou, … ) donne à l’observateur (devenu alors « un intrus ») le signal impératif d’un arrêt et d’un recul.

Toute alarme sonore, comportement de diversion (simulation de blessure, envol bruyant, …) ou fuite, est le signe que l’observateur a dépassé la limite tolérée par l’oiseau et met donc la reproduction en péril.

Les bons vieux principes sont toujours à rappeler :

S’habiller de vêtements sombres, avancer doucement, sans gestes brusques et par étapes, rester toujours attentif à la réaction des oiseaux. Et dans le doute, toujours préférer le repli.

Toutes les formes d’observation sont positives, tant que les oiseaux ne sont pas dérangés, que l’environnement est préservé et que les droits des propriétaires et des autres usagers de la nature sont respectés.