Pourquoi nourrir les oiseaux ?

Lorsque l’hiver arrive, les oiseaux ont besoin de plus de nourriture pour conserver leur température et rester en vie. Elle leur apporte l’énergie pour lutter contre le froid.

Or, c’est précisément à cette époque que les aliments font le plus défaut. En effet, larves d’insectes, baies et graines deviennent rares et la neige, le gel rendent encore plus difficile la recherche de nourriture. En outre, les jours étant plus courts, les oiseaux disposent de moins de temps pour se nourrir. Une mésange peut perdre jusqu’à 10% de son poids en une seule nuit glaciale !

A ces difficultés liées à la saison, s’ajoutent les destructions par l’homme, de leurs milieux de vie.

Nous pouvons donc les aider en leur fournissant une nourriture d’appoint. Mais attention : une aide maladroite peut causer du tort aux populations ailées !

La pose de mangeoires est un excellent moyen pour observer les oiseaux en hiver. C’est un projet facile à réaliser, notamment pour les enfants à la maison et dans les écoles.

De plus, ces lieux de nourrissage exercent une attraction extraordinaire sur les oiseaux. Ainsi, ils permettent d’observer de près différentes espèces que l’on ne voit pas en d’autres occasions, les oiseaux étant alors moins farouches par leur besoin en nourriture.

Moineau friquet-Etienne Debenest
Moineau friquet-Etienne Debenest

Quand les nourrir ?

Commencez seulement aux premiers grands froids, pendant les périodes de gel, à la tombée de la neige, ou lors de pluies incessantes.

Arrêtez dès le réchauffement de la terre. Sachez qu’un nourrissage mal géré peut perturber le cycle de vie d’un oiseau, et que ce nourrissage hivernal ne doit pas être systématique quand il n’y a pas pénurie importante d’aliments. Ceci évite de créer des dépendances et permet aux oiseaux de jouer leur rôle dans la chaîne alimentaire.

Si vous avez peu de temps, nourrissez les oiseaux de préférence le matin de bonne heure : ils ont épuisé leurs ressources pendant la nuit et ont besoin de se réchauffer.

Si vous avez plus de temps, nourrissez-les le matin et le soir, avant la tombée de la nuit.

Une fois que vous commencez à nourrir, il ne faut pas interrompre le nourrissage pendant la durée de l’hiver (sauf cas de maladies). Les oiseaux, ayant l’habitude de se nourrir aux mangeoires, risquent de ne pas avoir assez de réserves avant de trouver une autre source de nourriture.

Verdiers d'Europe + Chardonnerets élégants - JF Quété
Verdiers d'Europe + Chardonnerets élégants - JF Quété

Quelle nourriture ?

      • On peut donner toutes sortes de graines, ainsi que tout corps gras non salé !
      • Saindoux, margarine, gras de jambon.
      • Brisures de riz, tournesol, mélanges de graines avec : millet, blé, orge, avoine, maïs concassés.
      • Cacahuètes en coques, non salées, cerneaux de noix et noisettes.
      • Têtes de chardons secs, baies de sureau et sorbier, poires, pommes.

Vous pouvez fabriquer des blocs de graisse en chauffant doucement du saindoux dans une casserole, puis ajoutez des graines variées et remuez. Entourez le fil de fer autour de la plaquette de bois et recourbez-le au bout. Placez l’ensemble dans le moule (pot de yaourt) et versez-y le mélange. Laissez figer et retirer du moule.

Vous pouvez également vous servir d’une pomme de pin qu’il vous suffit de tremper dans le mélange.

A éviter :

      • Les aliments salés : biscottes salées, beurre salé, cacahuètes salées, pain sec, noix de coco séchée.
      • Les graines de lin en grande quantité car leur enveloppe contient des produits pouvant se transformer en acide cyanhydrique.

Comment les nourrir ?

Où déposer la nourriture ? Le mieux est d’installer des mangeoires en hauteur, sur un poteau ou dans un arbre, toujours hors de portée des prédateurs (des chats par exemple) et dans des endroits découverts pour que les oiseaux ne soient pas attaqués par surprise.

Mettez plusieurs mangeoires de types différents, à différents endroits. Vous éviterez ainsi les bagarres qui dénoncent un comportement anormal chez les oiseaux, forcés soudain de vivre trop nombreux sur un territoire trop réduit.

Ne mettez jamais la nourriture en trop grande quantité : les graines s’humidifieraient et seraient impropres à la consommation.

Il est important d’alimenter quotidiennement les mangeoires et de nettoyer souvent les points de nourrissage, pour éviter les risques de contamination et d’épidémie. Pensez donc à disposer les mangeoires dans des lieux faciles d’accès.

Les plus bricoleurs peuvent fabriquer une mangeoire qui pourra être remplie tous les 3-4 jours.

Les mangeoires idéales sont celles qui se nettoient facilement. Ainsi, il est préférable d’utiliser des tubes feeder (tube en PVC avec un réceptacle de graine) ou bien des plateaux en grillage très fin. Le grillage permet d’évacuer l’eau de pluie accidentelle. Le rebord d’accès doit être nettoyé régulièrement pour éviter la propagation de maladies.

Les oiseaux ont besoin d’eau pour boire et pour se baigner, afin d’entretenir leur plumage. Vous pouvez disposer de petites soucoupes ou autres récipients peu profonds (3 à 4 cm) dont vous changerez régulièrement l’eau. Veillez à ce que le rebord ne soit pas lisse pour faciliter l’accès des oiseaux.

Un couvercle de poubelle retourné et rempli de quelques pierres, servant de perchoir, pourra également faire office d’abreuvoir. Si vous avez un plan d’eau, laissez-y flotter une surface légère et imperméable (liège par exemple) pour que l’oiseau puisse boire sans se noyer.

 Si l’hiver est très rigoureux et que l’eau se fige dans les petits récipients, posez-les sur une brique réfractaire chauffée au préalable.

Chardonneret élégant -Jacques Pellerin
Chardonneret élégant - Jacques Pellerin

Rappel des règles d'un bon nourrissage ?

      • Nourrir uniquement pendant les grands froids ou les pluies incessantes ; disposer de la nourriture matin et soir.
      • Changer l’eau des abreuvoirs régulièrement.
      • Nettoyer très régulièrement les mangeoires (vinaigre blanc plus brosse à minima).
      • Tenir les graines à l’abri de l’humidité.
      • Ne pas donner d’aliments salés.
      • Placer les graines et les mangeoires hors de portée des prédateurs.
      • Ne jamais arrêter, en plein froid, un nourrissage commencé : les oiseaux, devenus dépendants, seraient condamnés.

Quelques trucs et astuces ?

Une fois que tout est installé et ces règles bien respectées, vous pourrez vous asseoir derrière votre fenêtre et admirer de près ces compagnons gracieux et colorés. Vous pourrez les observer, les photographier.

Vous les reconnaîtrez chacun individuellement ; vous percevrez les différents caractères, les différentes habitudes …

Des moments de bonheur !

On peut remplir un cahier d’observations en notant les différentes espèces, le nombre d’individus présents en fonction de l’heure, du jour, des conditions météorologiques et partager vos observations sur Naturalist ou Nature79.org

Ceci vous permettra de suivre d’année en année les évolutions des populations, les modifications de rythme d’arrivée de certaines espèces, les différentes attitudes, les changements d’espèces, les anecdotes et les passages inattendus.

Vous constituerez ainsi un recueil de connaissances et d’anecdotes qui vous permettront d’intervenir en tant qu’acteur pour la protection de votre environnement

L’observation sur le terrain permet d’étudier le comportement des oiseaux sauvages, de suivre les nichées, d’assister aux migrations. Ainsi, il nous est possible de satisfaire une curiosité naturelle et de jeter un regard différent sur notre environnement.

A noter que l’on ne pourra trouver certaines espèces que dans des habitats bien spécifiques (roselières, étangs et rivières, bois, plaines, etc …).