Le Lac du Cébron est une retenue d’eau créée pour alimenter le nord Deux-Sèvres en eau potable. D’une superficie de 180 ha, il est situé dans le centre du département et plus précisément sur les communes de Gourgé, Louin et Saint-Loup-Lamairé. Lors de sa création, il fut décidé de limiter les activités sur le site et de créer des zones favorables à l’avifaune. Plusieurs zonages d’inventaire et règlementaire ont suivi sa création : un arrêté préfectoral de protection de biotope (APPB), une réserve naturelle de chasse et de faune sauvage (RCFS) et une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF). Notons qu’il s’agit également d’un espace naturel sensible (ENS). Ce site est principalement constitué d’eau libre et bordé de berges plus ou moins végétalisées et arborées.

Les espèces du Lac du Cébron

Avec près de 240 espèces observées grâce à l’unique observatoire dédié à l’ornithologie du département, il s’agit d’un « hot-spot » bien connu. Il abrite une belle diversité d’oiseaux d’eau migrateurs et hivernants, ainsi que la héronnière la plus diversifiée du département (Héron cendré, Héron garde-bœuf, Grand Cormoran, Bihoreau gris, Aigrette garzette). Il abrite également 18 espèces de laridés dont 3 espèces sont nicheuses.

Héron cendré
Héron cendré ©Jacques Pellerin

Les espèces nicheuses du Lac du Cébron

La première, la Sterne pierregarin (Sterna hirundo) est une migratrice venant se reproduire à la belle saison en Europe (et plus largement en Asie) et hivernant le long des côtes africaines. La deuxième, la Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus), est une migratrice partielle effectuant de petits trajets entre ses sites de reproduction et ses quartiers d’hiver du sud de l’Europe et l’Afrique du nord. La troisième, la Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus), est un laridé migrateur partiel hivernant principalement en mer Méditerranée et aussi sur le littoral atlantique. Cette dernière espèce ne se reproduit ici que depuis 2021.

Ces 3 espèces sont protégées. Elles nichent au sol, principalement sur les sols nus des berges et des îles de cours d’eau ou de divers plans d’eau. Au lac du Cébron, elles forment une colonie de reproduction située sur le radeau et sur l’île de l’anse des Terres Noires, sur le radeau de Puy Neuf. Ces sites font l’objet d’un suivi depuis leur découverte, d’abord depuis différents points d’observation situés au sol et, depuis 2020, sur prises de vue effectuées au drone, permettant une amélioration de la précision de ce comptage.

Actions menées

Plan de gestion de l’anse des Terres Noires

Un Plan d’aménagements Anse des Terres Noires a été élaboré par le GODS en 2016 afin d’argumenter la gestion du site  (GODS, 2016). Celui-ci prévoit le rehaussement de l’île existante pour qu’elle puisse accueillir des sternes nicheuses en sureffectif sur le seul radeau. L’automne de cette même année, à l’occasion de la vidange du lac, ce chantier fut entrepris. L’année qui suivit, la reproduction sur l’île fonctionna et quelques couples de Mouette rieuses’installèrent sur l’île avec les sternes. Mais en 2018, il s’avèra que l’île n’était pas suffisamment rehaussée. L’île était submergée au printemps, obligeant les sternes et les mouettes à revenir sur le radeau. Pire encore, en 2019, la Mouette rieuse prit la place de la Sterne pierregarin ne lui laissant que l’arrière-saison pour se reproduire sur le radeau.

Les radeaux

En 2019, grâce à un partenariat entre le CD79, le GODS, en lien avec les exploitants de carrière des Deux-Sèvres, a initié la construction d’un second radeau. C’est ainsi que fut construit le radeau de Puy Neuf par l’équipe du chantier d’insertion. Il permit d’accueillir les premiers nicheurs dès le printemps 2020.

Les comptages

Chaque mois, le GODS réalise le comptage de l’intégralité du lac du Cébron. C’est à cette occasion que le dénombrement des oiseaux, et donc des laridés nicheurs, s’effectue traditionnellement depuis les 10 points de comptage répartis tout autour du lac et dont le but est de couvrir visuellement le maximum de surface.