Les Busards sont des rapaces au vol léger et élégant, fréquentant des espaces plutôt ouverts, où leur principale ressource alimentaire est constituée de rongeurs. Ces espèces nichent au sol (céréales, prairies, taillis) de mai à juillet ce qui les rend particulièrement vulnérables. Les trois espèces sont généralement monogames et fidèles à leur territoire de nidification. Les trois espèces communes en Deux-Sèvres sont le Busard cendré, le Busard Saint-Martin et le Busard des roseaux.

Les actions menées

Le département des Deux-Sèvres accueille la plus importante population française de Busard cendré. En Deux-Sèvres, plus de 95 % des effectifs nichent en milieu céréalier et sont soumis à une forte mortalité au moment des moissons ou des fauches.

C’est la plaine de Niort nord-ouest qui accueille la plus forte densité de Busard cendré nicheurs. Cette population est suivie par une équipe de bénévoles et de salariés fortement mobilisés.

Il s’agit de mettre en place des protections des nichées, mais aussi, par le suivi des oiseaux marqués, de connaître la dispersion des jeunes par rapport à leur lieu de naissance, élément clé qui nous permettra de mettre en place une stratégie de protection de l’espèce à long terme.

La protection des nichées de busards

Repérage de l’activité de busard

A partir du 15 avril, le principe consiste à prospecter en voiture l’ensemble des plaines céréalières, à faible allure et d’y noter toutes les observations concernant les busards. L’observateur note tous les événements liés à la reproduction concernant les différentes espèces de busards rencontrées (passages de proies, parades, couples posés, femelle posée, construction du nid…). Toutes ces observations sont répertoriées et cartographiées. Elles permettent de recenser et de positionner les futurs couples nicheurs.

Repérage des nids de busard

Les recherches des nids s’effectuent sur les zones où des indices de présence d’un ou plusieurs couples nicheurs ont été obtenus.

La localisation des nids se fait par l’observation de passages de proies entre le mâle et la femelle ou de transport de matériaux ou de proies au nid. Les recherches peuvent s’effectuer du lever du jour à la tombée de la nuit. L’activité des busards est ralentie lors de températures élevées et stoppée en cas d’épisode pluvieux intense.

Autorisation des exploitants concernés

Pour effectuer la visite des nids, l’accord de l’exploitant concerné est un préalable indispensable. Dans la très grande majorité des cas, il sera d’accord et donnera son autorisation pour visiter et protéger le nid après avoir été sensibilisé. Cependant, dans de très rare cas (1 à 2 / an), il est possible, malgré les tentatives de dialogue et de négociation, qu’il refuse et que le nid et la couvée risquent d’être détruits.

Depuis 2019 et afin de limiter ces risques une procédure d’alerte des services de l’Etat et des collectivités a été mise en place. Elle consiste à informer à l’aide d’un formulaire la DREAL NA, la DDT 79, l’OFB, et le CD 79, en cas de refus de visite et de mise en place de protection par l’exploitant. Il recevra en retour un courrier lui expliquant les risques auxquels il s’expose en cas de destruction du nid. Une protection peut également être mise en place dans le cadre des Mesures Agroenvironnementales et Climatiques

Le but est d’obtenir son accord avec des arguments règlementaires mais il est important de garder à l’esprit que l’acceptation par la sensibilisation et le dialogue reste privilégié.

Visites des nids de busard

La visite des nids à pied est assurée par des personnes qualifiées et placées sous la responsabilité du coordinateur du site après autorisation de l’exploitant agricole. Lorsqu’il est matériellement et règlementairement possible, une visite de drone peut être effectuée pour confirmer la présence d’un nid. Cette méthode présente un dérangement limité car très court (moins qu’une visite de nid à pied) et un risque de prédation plus limité après visite. Cependant, il est souvent difficile de connaître le stade du nid lorsque la femelle reste en couvaison au moment du passage du drone. Les visites au nid à pied consistent à dénombrer et mesurer les œufs, sexer, mesurer les poussins et déterminer leur âge. La mesure de l’aile permet de déterminer la date d’envol des juvéniles, information essentielle pour déterminer le type de protection à mener.

Pose de la protection

Il existe plusieurs méthodes de protection des nichées :

      • Déplacer le nid dans un champ voisin ;
      • Réaliser un nid artificiel avec de la paille ;
      • Récupérer les jeunes pour les élever en centre de soins ;
      • Laisser un carré de végétation autour du nid balisé ;
      • Installer un carré grillagé, une canisse ou une cage-traineau (protection grillagée d’un mètre carré, disposant d’un fond grillagé).

Après la moisson, il reste toujours une bande de céréales autour de la protection qui la rend peu visible. Un signal visuel est placé sur l’un des piquets pour rendre la protection visible par les moissonneuses, notamment lors des moissons nocturnes.

Le transfert d’une ponte ou d’une nichée vers un centre de soins n’est retenu qu’au cas où aucune autre solution de protection n’est possible (ray-grass…) et notamment en cas de désaccord de l’agriculteur pour l’installation de la protection.

Toutes les données de terrain sont notées sur des fiches de nid puis saisies dans le bordereau busards pour être intégrées dans le bordereau busards national.

Protection d'un nid de busard
Protection d'un nid de busard

Baguage des poussins

Les jeunes peuvent être bagués en présence de personnes qualifiées dans le cadre d’un programme de recherche du Museum d’Histoire Naturelle de Paris.

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